mardi 2 novembre 2010

Temps d'arrêt

Ça t’arrive Annie, de trouver que tout est juste… trop? D’avoir tellement débordé de vitalité que tu as laissé des petits bouts de toi ici et là?

Je me suis sentie comme ça dernièrement. Comme si j’étais dans une spirale. J’arrivais à tout faire, mais j’avais l’impression d’être toujours dans l’urgence. J’avais un plan général dans ma tête, mais je passais mon temps à éteindre des feux. Je sautais d’une activité à l’autre sans réfléchir.

Pis là, toute la fragilité de la vie m’a comme sauté en plein visage.

Temps d’arrêt. Une semaine à penser. Seule, chez-moi. Une semaine à faire le point.

Mais c’est pas tout d’arrêter. Il faut aussi avoir un plan de relance. Il fallait tout revoir : la gestion du travail, de l’entraînement sportif et des tâches ménagères.

J’ai consulté les spécialistes : mon père, mes tantes, mon oncle et toi pour le travail. Mon coach pour la course. Et pour la maison, j’ai appelé mes girls. On s’est rencontré autour d’un thé. J’avais apporté un cahier spirale et un stylo.

« Mesdames, aie-je commencé, je vous ai convoqué à cette réunion pour discuter de mon organisation du temps. Plus précisément pour établir un plan d’entretien de la maison qui marche. Je sais que ça peut fonctionner. Ma vie, je veux dire. Faut juste que je m’organise mieux. Que j’arrête de courir comme une poule pas de tête. Alors, dites-moi, grandes prêtresses de la gestion familiale, comment je fais. Et commençons par la base : quelles sont les étapes à suivre pour garder une cuisine propre avec le moins d’effort possible? »

Alors on a parlé. Pendant deux heures. Elles ont été généreuses de leur savoir. Elles m’ont offert leur soutien. Dire qu’il y en a beaucoup pour croire que ce savoir de mères ne compte pour rien.

Mercredi, j’ai passé la journée dans ma cuisine et ma salle de bains à faire un grand ménage trop longtemps négligé. Tsé, quand toutes les poignées de tes armoires de cuisine sont noires de traces de doigts?

Jeudi, on a monté un plan sur un tableau. Tableau que j’ai ensuite transcrit dans un fichier Excel, avec des codes de couleurs pis toute : le orange pour les tâches ménagères, le vert pour le travail, le bleu pour la course à pied et le rose pour le repos et le temps en famille. J’ai imprimé mon fichier et je l’ai collé dans ma cuisine, juste en haut du toasteur.

Survie. Pas dans le sens de faire juste ce qu’il faut pour maintenir la vie. Non. Sur-vivre : vivre après, vivre encore, continuer à vivre, vivre plus.

Hier, après une semaine d’absence, je retournais au boulot. J’étais stressée.

T’es belle, m’a dit mon homme alors que je m’habillais. Je t’aime, a ajouté celui qui le dit rarement mais qui n’en pense pas moins.

Le cœur gonflé de courage, je suis retournée dans la vie.

La vie est belle Annie. Parfois, faut juste mieux la faire rentrer dans un petit fichier Excel.

6 commentaires:

Sylvie a dit…

C'est tellement génial et important d'avoir un réseau d'aide. Heureuse de savoir que ta semaine t'as été bénéfique :-)

Manon a dit…

moi je dis: Bravo!

Madeleine a dit…

Tu as raison Sylvie, un beau réseau, c'est essentiel.

Patricia a dit…

La sagesse dans un fichier excel. Chapeau Miss Mad... you rock girl!

Madeleine a dit…

Thanks Patricia!

cryzal a dit…

si tout les problèmes pouvaient être réglés par un fichier excel.:)