mardi 23 novembre 2010

Cuisiner est un sport dangereux

Te blesses-tu souvent dans ta cuisine Annie?

Moi oui.

Mon amie Amélie aussi. L'autre jour, en voulant séparer deux vol-au-vents congelés, elle s'est rentrée un couteau dans la paume de la main. Le couteau est sorti de l'autre côté. Oui. Bord en bord.

Ça m'est déjà arrivé de me couper en séparant des vol-au-vents congelés. Moi, c'était le petit joint de peau entre l'auriculaire et l'annulaire. Je l'avais tranché d'au moins deux centimètres. Je m'étais bandé les doigts et, miraculeusement, le tout s'était ressoudé.

Mon amie Amélie, par contre, elle a eu cinq points de suture et un beau bandage blanc. Et puis, pas mal de jours à essayer de se démerder dans sa cuisine avec sa main handicapée. Son chum a d'ailleurs décrété qu'ils ne mangeraient plus jamais de vol-au-vents. Trop dangereux.

Ça me fait penser qu'une autre fois, lors d'un souper de filles, on s'était rendu compte que trois des quatre filles présentes avaient une brûlure sur l'avant-bras. Tu sais, juste là ou tu accroches la grille brûlante du four quand tu vas y chercher tes gâteaux?

Dangereux la cuisine, je te dis.

J'ai voulu faire une petite recherche sur le sujet. Voir si je trouvais des statistiques sur les dangers de la cuisine. Paraît que c'est l'endroit le plus dangereux dans une maison. Là ou se produisent le plus d'accidents domestiques. Là et dans l'établi bordélique de mon homme, j'imagine.

Mais finalement, chercher sur le sujet ne m'a pas amusée du tout. Ça m'a plutôt fait tomber dans une réflexion sur l'existence.

Ouais, je suis comme ça ces temps-ci.

Je veux dire, si en plus d'avoir peur de tout ce qu'il y a à l'extérieur de la maison, il faut se mettre à avoir peur de tout ce qu'il y a à l'intérieur, je ne sais plus trop ou on va pouvoir se réfugier.

Tu vois, au nombre des dangers de la cuisine, en plus des méchants couteaux affinés et des grilles brûlantes, il paraît qu'il y a aussi les bactéries qui se reproduisent sur nos comptoirs, les prises électriques accessibles aux petites mains farfouilleuses, les chaudrons qui font bouillir les nouilles, les fourchettes et les couteaux qu'on met sur la table, tant qu'à faire. Mon robot culinaire adoré aussi j'imagine que c'est une arme de destruction massive? Ah et puis les machins glissants comme les petits flaques d'eau ou de lait et les spaghettis lancés par le plus petit.

Beau-coup-de-dan-ger.

Bof.

Beaucoup trop stressant pour moi. J'aime mieux oublier tout ça et vivre dangereusement.

D'ailleurs, ce soir, je fais des vol-au-vents au saumon pour souper.

Oui. Oui.

Appelez-moi Indiana Jones.

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Une petite chanson de Zappa sur le sujet. Très drôle.




3 commentaires:

Queen G a dit…

Je suis tellement d'accord avec toi Madeleine!

Andréane la banane a dit…

Beau texte! J'adore vous lire toutes les deux! En plus d'avoir une superbe plume, vous avez des anecdotes juteuses!

Madeleine a dit…

Merci les filles!