lundi 15 février 2010

Le feu

Nous l'avons échappé belle en fin de semaine.
Si j'arrive à écrire, c'est que c'est un miracle.

Samedi matin, alors que tout le monde était occupé à autre chose, seul dans la cuisine mon fils de trois ans a pris le petit escabeau de bois jaune construit par son père, l'a placé devant le frigo, a grimpé jusqu'au congé, a ouvert la porte, a pris les framboises congelées, est redescendu, s'est trouvé une soucoupe, a mis les framboises congelées dans la soucoupe puis les a mis au micro-ondes.

Quatorze (14) minutes qu'il les a mis au micro-ondes les framboises.
Quand ça a flambé, il a quand même eu peur, nous ont ensuite dit ses frères. Après que nous les ayons presque torturés pour qu'ils parlent! Parce que quand l'un d'entre eux gaffe, c'est l'omerta. Ils se protègent, bien sûr. Regardent par-terre, se regardent l'un l'autre, pincent les lèvres. Sauf qu'un feu, ça méritait quand même qu'on sache un peu ce qui s'était passé. D'où la presque torture pour prendre connaissance du fil des événements.

Toute la journée ensuite, mon fils de trois ans m'a parlé du feu dans le micro-ondes. Et toute la journée ensuite, ils ont joué aux pompiers.
On a bien voulu mais on n'a pas pu chicaner Albert d'avoir mis le feu à six petites framboises congelées dans le micro-ondes.

Peut-être qu'on devrait retenir de cette histoire le seul fait qu'un enfant de trois ans ait mis le feu dans un micro-ondes. Moi, je n'y arrive pas. Ce que je ne peux m'enlever de l'esprit, c'est qu'un petit garçon a eu tellement envie de framboises qu'il s'est servi lui-même et les a, lui même, fait réchauffer dans le micro-ondes.

Au fond, je retiens que mon petit garçon de trois ans grandit. Et que ça m'attendrit comme c'est pas permis.

3 commentaires:

Manon a dit…

C'est l'expérience qui rentre (pour lui surtout!)

Il est débrouillard ton petit :)))

C.Olivier a dit…

Bouffée d'amour. Avec une coulée à la framboise, toute pure.

Annie a dit…

Oui, bouffée d'amour certain.

Et tu as raison Manon. À trois ans, ça résume assez bien leur vie: entrée massive d'expérience.

J'aime les enfants débrouillards... même s'ils risquent de tous nous y faire passer!