mardi 30 juin 2009

Enfin libre

Depuis une semaine, pour la première fois depuis presqu'un an, je suis de retour au boulot à temps plein.

Pourtant, depuis une semaine, je suis en vacances.



Pendant deux mois, aucun lunch à faire.

Aucun stress à 15h45 de vider les boîtes à lunch pour les remplir à nouveau. Aucun casse-tête à me demander quoi leur faire bon sang et à placer les thèmes selon les jours de la semaine: oeufs durs, sandwichs, repas chaud, salade. Aucun muffin à faire. Aucunement obligée de lancer mon yogourt le mardi de façon à ce qu'il comble au moins deux desserts et deux collations.



Fini de me gercer les mains à savonner bouteilles de jus et moult pots tupperware.

Pas de réveils brutaux en pleine nuit en réalisant que j'ai oublié de faire les maudits lunchs que je devrai me les tapper le lendemain en catastrophe à 6h20. Pas de coupures causée par une cascade de pellicule plastique à déployer pour emballer les mille et un aliments de mes écoliers.

Plus de haut le coeur du vendredi à nettoyer de mes mains nues la flore qui peuple le fond des boîtes à lunch, de fil en aiguille devenues d'abord insalubres puis récemment tout simplement déchets dangereux.

Fini.

Depuis une semaine, je suis l i b r e .

samedi 27 juin 2009

Économe! Mon économe!


Pourquoi disparais-tu toujours quand je te veux?

Pourquoi si infidèle tu m’abandonnes encore?

Je gratte ma mémoire autant que je le peux.

Je ne puis me souvenir de l’endroit où tu dors.

 

Enfants ou invités et même parfois mon homme

Ont été accusés. Où est mon économe?

Personne ne semble savoir où tu t’es égaré.

Au Rona du quartier je dois te remplacer.

 

Et puis c’est en faisant un pain aux zucchini

Que ton si triste sort j’ai bien enfin compris.

Avec toutes les pelures tu as pris le chemin

Que tous les détritus empruntent à la fin.


 



Économe! Mon économe! Perdu à jamais!

Pourras-tu me pardonner? Je t’en pris s’il te plaît!

J’ai pas voulu te chasser. J’ai pas fait exprès!

C’est pas ma faute. Je voulais pas. J’ai des regrets.

 

J’apprends de mes erreurs. Je le comprends maintenant.

J’suis pas parfaite, c’est vrai. Ne l’dis pas aux enfants.

Avec tes frères tu vis maintenant et je me réjouis.

Que dans un dépotoir, vous êtes tous réunis.



lundi 22 juin 2009

Sisyphe

Dans la mythologie grecque, Sisyphe est le fils d'Éole. Il a la réputation d'être le plus astucieux des hommes et il passe parfois pour le vrai père d'Ulysse.

Par contre, on connaît surtout Sisyphe pour avoir osé défier les dieux.

En conséquence, il fut puni:

" Et je vis Sisyphe qui souffrait de grandes douleurs et poussait un énorme rocher avec ses deux mains. Et il s'efforçait, poussant ce rocher des mains et des pieds jusqu'au sommet d'une montagne. Et quand il était près d'en atteindre le faîte, alors la masse l'entraînait, et l'immense rocher roulait jusqu'au bas. Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la poussière s'élevait au-dessus de sa tête. "

- Homère


Je ne suis pas la fille d'Éole. Bien que j'ai d'autres superbes qualités, je n'ai pas la réputation d'être la plus astucieuses des femmes. Par contre, je suis la vraie mère d'Ulysse. Pas de doute. Je ne crois pas avoir défié les dieux... ou si peu?

Pourtant, tel Sisyphe, je suis punie.

Ce n'est pas un énorme rocher que je dois pousser, mais un balai. Et chaque fois, c'est à recommencer. Pourtant, toujours je m'applique assidûment à la tâche.

Rien n'y fait.

Juste comme j'atteins le plancher lisse et propre, un repas arrive et le voilà à nouveau craquant.

Et je recommence de nouveau et la sueur coule de mes membres et la poussière s'élève au-dessus de ma tête.

Tel est le châtiment des dieux et la tâche éternelle qui est la mienne.

jeudi 18 juin 2009

C'est le bouquet

Des fleurs sur la table


des

roses


du jardin

sur notre table


et déjà

tout goûte meilleur!

mardi 16 juin 2009

Tofu, beurre de peanut et spaghetti

Dans mon autre vie, ma vie ALE (avant-les-enfants), j’étais végétarienne. J’ai cessé de l’être progressivement lorsque je suis tombée enceinte de mon premier. Et après, ben après, il y a eu de plus en plus de bouches, souvent bien fines et difficiles, à nourrir. Et je m’en suis tenue à des recettes plus conventionnelles.

Dernièrement, toutefois, comme Annie, j’ai décidé de réintégrer les recettes végétariennes. Par goût, par souci de santé, et d’économie aussi.

Faire adopter de nouvelles recettes, surtout végétariennes, à mes enfants carnivores, ce n’est pas de tout repos. Mais je commence à y arriver. Petit à petit. Avec des pincettes. Et en partant sur des bases solides.

Par exemple, mes enfants adorent le beurre d’arachide. Ils adorent aussi le spaghetti. Dans un vieux cahier dans lequel j’avais retranscrit quelques recettes, j’ai trouvé une recette de boulettes de tofu au beurre d’arachide.

Euréka!

Boulettes de tofu

sur spaghetti avec sauce aux tomates

*Je ne suis pas certaine, mais je crois que cette recette

vient de Vicky Chelf-Hudon,pionnière du végétarisme

au Canada et mère de famille.

 

1 gros paquet de tofu

1t. de chapelure

¼ t. de tamari

¼ t. de levure alimentaire

¼ t. de beurre d’arachide

1 ou 2 œufs

Épices au goût (je mets du basilic)


Émietter le tofu à la main ou au robot. Faire bouillir une grande casserole d’eau et y jeter le tofu émietté. Cuire une ou deux minutes. Égoutter dans une passoire qui aura été recouverte d’un linge de cuisine (propre!). Refermer le linge sur le tofu et tordre pour faire sortir toute l’eau. Attention! C’est chaud! Ne pas jouer les martyres en tordant le tofu bouillant à mains nues et mettre des gants de caoutchouc.

Mélanger le tofu et tous les autres ingrédients ensemble dans un grand bol. Former des petites boulettes et les placer sur une plaque à biscuit huiler ou recouverte d’un papier sulfurisé. Cuire au four 20 à 25 minutes à 350F. Retourner une ou deux fois pendant la cuisson. Les boulettes doivent être bien cuites, bien fermes et même un peu sèches.

Servir sur du spaghetti avec une bonne sauce tomates maison.

 

Est-ce que ça fonctionne? Je peux dire qu’après deux ou trois essais, mes enfants en mangent sans se plaindre. Je leur mets une ou deux boulettes que j’écrase à la fourchette dans la sauce et ça passe. Très bien même. Mon homme et moi, pour notre part, on adore!

 

 

 

lundi 15 juin 2009

Multitasking

Les émissions de cuisine, je veux dire, c'est de la science fiction.


(source: Télé Québec)

Du genre, il faut qu'ils aient l'imagination drôlement fertile pour passer toute une heure de télé à faire de la sauce tomate. Et personne ne me fera croire qu'Asimov n'y est pour rien quand ils nous montrent un gars humer son vin dans un verre INAO entre les questions qu'il pose à un invité qui dispose des piments d'Espelette avec style dans un poêlon en cuivre.

Avoir tout le temps d'humer son vin en cuisinant. Come on!

C'est comme rien, y doit avoir un truc. Ça ou le gars au montage est vraiment très fort.

Chez nous,
si d'aventure une caméra filmait la préparation d'un souper
voici comment serait vêtu l'animatrice


réduite qu'elle en serait à cuisiner
avec un bébé chignant dans un BabyHawk.

Ensuite
ce soir là
la caméra aurait capté

au moment où les grill-cheese de luxe toucheraient un poêlon chaud

un fils entrant dans la maison,
hurlant que son frère de trois ans
là-bas sur le trottoir
serait tombé sur la tête.

Et qu'il saignerait.

Pleurs lointains en arrière plan.

Scène extérieure où le père accourrait vers le blessé
le ramènerait à l'animatrice-en-Baby-Hawk qui entre temps
résignée
serait allée chercher serviette fraîche
et sac de glace.

Hors-champ du père
qui rapatrie le tricycle
libère son bébé en crise du BabyHawk
et met la table.

Zoom sur les grill-cheese

que l'animatrice aurait le temps de retourner au bon moment.
Quand même.

Une caméra à l'épaule la montrerait au salon
prenant soin de l'éclopé
qu'elle aurait
une fois de plus
réchappé d'un destin plus tragique.


Puis plan d'ensemble sur la tablée
qui savourerait ses grill-cheese de luxe
à peine un peu grill
et tout à fait luxe.

Fondu au noir.
Générique.

Ça aurait été ce soir là, mais ça aurait aussi bien pu en être un autre. Il se passe toujours quelque chose dans les cuisines familiales.

vendredi 12 juin 2009

Objectif: trois par semaine

Je ne sais plus depuis quand, mais lorsque je planifie l'épicerie, j'ai un canevas qui va un peu comme suit: 1 plat de poisson, 1 plat végétarien, 1 plat de pâtes, 1 potage (ou salade) et le reste au goût. Ça facilite la planification et ménage le budget. Et même, lorsque le canevas est bien maîtrisé, ça permet des fois de faire l'épicerie SANS liste.

Je suis maintenant prête à aller plus loin, sans trop savoir d'où ça vient. Le nombre de bouches qui s'ajoutent? Le coût de la bouffe? Le fait que la famille arrive de moins en moins à manger de la viande qui n'est pas bio/naturelle? Les chaleurs de l'été qui découragent le petit rôti ou le long braisé?

Qu'importe. Depuis cette semaine, je me donne comme objectif d'avoir au menu trois plats végétariens par semaine.

Mon problème avec la cuisine végétarienne, c'est que mon corpus est limité. Un corpus de cuisine familiale, c'est comme un bassin de recettes qui nous viennent en tête facilement et que l'on cuisine souvent de mémoire. Alors j'avais besoin d'aide. Du genre, la vie au-delà des variations sur les lentilles ou les sautés.

Vive la bibliothèque de quartier où j'ai trouvé:

Mille recettes?!?

Ouaip, héhé.

Bon. Bien sûr, on retrouve des dizaines de recettes de vinaigrettes et de salades vertes, mais quand même. En testant, explorant et fouillant, mon corpus va finir par s'agrandir. De l'entrée au dessert, en passant par les déjeuners et les pains.

Et vive l'horaire d'été puisque le livre est à moi jusqu'à la fin juillet!

jeudi 4 juin 2009

À la dure

La cuisine familiale nécessite tout de même quelques principes.

Un de ceux là est: "Une fois l'épicerie de la semaine faite, interdiction d'y retourner." Non mais quand même, rien de pire que de prendre la peine de planifier ses menus et de dépenser en pleurant son 130$ hebdomadaire pour ensuite passer la semaine à retourner au IGA à coups de 15 piasses chercher des trucs qui manquent! Si on n'a pas, on se débrouille ou on s'en passe. Après tout, elles faisaient quoi mes grand-mères, han, elles faisaient quoi?

Je voulais donc une tarte au chocolat. Parce que je rappelle que mine de rien, j'ai 3kg de pépites de chocolat pur dissimulées dans ma maison. Ça crie très fort du chocolat pur tsé, au point de me réveiller la nuit, genre.

Mais problème: plus de graisse végétale.

Plus de beurre non plus, nécessairement.

Même plus de vieille margarine Nos Compliments.

Hum.

M o d e - s u r v i e .

Google: "pâte à tarte" huile

Et c'est comme ça qu'aujourd'hui, j'ai testé une recette de pâte à tarte sucrée sans graisse. Hyper facile à réaliser et très bonne au final.

2 tasses de farine
100 ml d'huile végétale
3 c. à s. de lait de soya
2 c. à s. de sucre
1 pincée de sel

Tout saprer dans un bol et écraser à la fourchette question d'humecter la farine. Presser ensuite avec les doigts au fond d'une assiette à tarte (même pas besoin de rouleau à pâte, pas mal non). Cuire à 375 degrés une quinzaine de minutes en surveillant bien.

Ça a un rendu de pâte feuilletée, un peu biscuit même. Ma ganache à base de pépites de chocolat pur y a trouvé un lit à sa juste mesure.

Sans le sucre, avec de l'huile d'olive et le double de sel, ça doit faire des quiches de l'enfer.

Non mais, heureusement que ma famille est faite solide pour réussir à vivre à la dure comme ça.