lundi 31 août 2009

Le coucous de Nadja

Il y a de ces plats qui entrent dans nos vies pour ne plus en sortir.

À une lointaine époque, que Madeleine qualifierait de ALE (Avant Les Enfants), celui qui n'était alors que mon amoureux et moi faisions de la radio étudiante avec une bande de joyeux gourmands.

Philippe nous recevait souvent chez lui. On passait l'après-midi à cuisiner pour une dizaine de personnes. On mangeait ensuite tous ensemble en rêvant au monde des médias à l'aide de quelques bouteilles payées à même notre budget d'universitaires créchants sur le Plateau.

Temps lointain

où les grands 6 et demi s'y trouvaient encore

en bas de 600$.

Le couscous royal était l'un des plats que Philippe nous proposait. Convial, goûteux et nourrissant.

Par la suite, je n'osais pas en faire seule. Un couscous royal pour deux, ça finissait par marcher tout seul dans frigo. J'avais cependant cette adresse de resto berbère où le proprio le faisait si bon qu'il nourissait mes complexes de cuisinière.

Puis j'ai connu Nadja.

Intelligente, raffinée, affirmée, rieuse

ET

cuisinière absolument hors pair.

Allemande, elle a passé une partie de sa jeunesse en Algérie et a étudié en France où elle a eu cette drôle d'idée de tomber amoureuse d'un Québécois

......avec qui nous avions fait de la radio étudiante!

Petit monde où tout finit mieux que dans les films d'Hollywood.

À l'époque où ils habitaient Rimouski, j'ai souvenir de ce couscous partagé à la bonne franquette dans une cuisine bleue comme le Bas-Saint-Laurent.

Assûrément le meileur à l'ouest d'Agadir!

Nadja, sans même le savoir,

m'a redonné le goût de mitonner le couscous.

Plat parfait de fin d'été qui ensoleillait si bien ce weekend frisquet et pluvieux.

Surtout que je le sers toujours dans cette immense assiette achetée à rabais dans un souk de Rabat alors que fils numéro 2 nichait dans mon bedon.

Le couscous, c'est à jamais Philippe et Nadja.

Bien plus que les plats, il y a de ces gens qui entrent dans nos vies pour ne plus en sortir.

samedi 29 août 2009

On se sent vraiment grano...

... quand on fait son propre granola!

Cette recette est à la demande ma soeur et mon beau-frère qui, venus en visite chez moi, ont apprécié mon granola au point de me dire: "Hey. Tu devrais mettre la recette sur ton blog!".


Granola maison

8 t. de flocons d'avoine
1/2 t. d'amandes effilées (ou d'autres noix)
1/2 t. de graines de citrouille (ou d'autres graines)
1/2 t. de cassonade (ou de miel ou de sirop d'érable)
1/2 t. d'huile de canola (ou du tahini ou du beurre d'amande)
un peu d'extrait de vanille
1/2 t. de raisins secs (ou canneberges, ou abricots coupés petits, etc.)

Mélanger tous les ingrédients secs ensemble. Ajouter les ingrédients mouillés. Si on utilise du miel, il peut être utile de le réchauffer au micro-onde quelques secondes. Étaler le mélanger sur une plaque ou un plat allant au four (il peut être assez profond, comme un plat à lasagne, par exemple.) Cuire à 350F pendant 30 à 40 minutes en brassant toutes les 10 minutes au moins. Laisser refroidir et ajouter les fruits. Se conserve 2 semaines au frigo, dans un sac ou un contenant en plastique.

Habituellement, on utilise des flocons d'avoine à cuisson rapide. Cependant, j'ai par erreur acheté un sac de 5kg de flocons roulé à l'ancienne (plus gros) et j'ai dû les passer. C'est plus long à mâcher (mon homme trouve que ça fait moulée à vache) mais j'aime bien. Avec mes flocons à l'ancienne, j'ajoute une demi tasse d'eau au mélange.

Enfin, un petit déjeuner qui vient à bout de mon appétit d'ogresse le matin!

vendredi 28 août 2009

Je manquais d'inspiration

Puis, je suis allée au marché...

Madeleine, 18$ pour 50 livres de tomates italiennes.






















L'impression d'être riche et vivants.
Mille et un plats à ma portée.
Mille et une plantes qui donnent pour ma famille.






Aller visitez vos producteurs locaux.






C'est à leur tour de se laisser parler
d'amour...




L'abondance de la terre de chez nous.































Les couleurs de la plus belle des saisons.

mercredi 26 août 2009

Désordre et créativité


Ce livre et cet hilarant documentaire défendent à peu près la même thèse: que le désordre n'est pas aussi contre-productif qu'on pourrait le croire. Maintenir l'ordre à tout prix demande beaucoup de temps, sans nécessairement augmenter l'efficacité, et chaque désordre peut être un système d'organisation personnel en soi.

Bien plus, le désordre serait source de créativité. C'est plutôt rassurant. Et cela explique peut-être le secret de ma créativité culinaire. Car voici quelques-uns des ilots créatifs dans la cuisine:



Un petit bout de comptoir de cuisine sur lequel on peut voir: tous les effets scolaires des enfants, deux chapeaux de cowboys, une recharge à batterie, Chick Hicks, un téléphone (si, si, là-bas, au fond), un bouquet de fleur en papier donné à la dernière Saint-Valentin, un linge à vaiselle rouge contenant la collection de roches de Victor et une paire de gants pour le jardinage.



L'armoire à Tupperware, la préférée de Léopold. Il la réorganise souvent. Je ne saurais faire meilleur travail.




Finalement, l'armoire en coin qui contient mes casseroles, AKA, l'armoire qui fait soupirer mon homme. Admirez l'équilibre précaire de l'empilade dans le fond. Je l'ai fait toute seule. Sans l'aide de Popold.

J'ai longtemps combattu mon petit côté bordélique. À compter d'aujourd'hui, j'annonce que je lâche prise. Je pourrais même aller jusqu'à vous montrer d'autres coins de la maison, mais je ne voudrais surtout pas vous intimider avec l'immense potentiel créatif de ma famille.

Bien sûr, ça prend un peu d'ordre pour faire fonctionner une famille de six. Mais peut-être faut-il se rappeler, encore et encore, que ça ne sert à rien de virer fou. Un peu de désordre, c'est bon pour la santé.

mardi 25 août 2009

J'ai fait du seitan! -- AJOUT

AJOUT PHOTO

Sauté au teryaki et sans-viande


4,56$

C'est le prix que demande mon épicier pour un paquet de "sans-viande" découpée en languettes. Pour nourrir la smala, ça en prend 2 de ces paquets.

Euh, ça revient cher le sauté. À ce prix là, on va se faire le filet mignon direct!

À moins!
...de faire soi-même le sans-viande...
héhé!

Surtout que pendant les vacances, j'ai étudié un des livres de la reine canadienne du végétalisme, Sarah Kramer. Et qu'elle y donne moult recettes de sans-viande qui me semblaient ridiculement simples.

Il ne m'en fallait pas plus pour plonger.

Vraiment, j'ai été agréablement surprise par le côté simple et économique de la patente. Et pis c'était franchement bon. Mon chum lui-même a été confondu. Les enfants? Ils ont mangé comme ces petites bêtes dociles et naïves qu'ils savent parfois être. Sous mon regard carnassier de *héhé-sont-ils-vraiment-en-train-de-se-délecter-de-sans-viande-fait-maison*?

Pour se partir du sans-viande, ça prend de la farine de gluten, en vente dans les magasins d'aliments naturels. Environ 1t. 1/2 m'a coûté 1,60$.

Pour faire une bonne quantité de sans viande, j'ai pris 1t de gluten que j'ai mêlée à 1t d'eau. Aussitôt et avec un peu de pétrissage, la pâte se transforme en une boule très élastique à laquelle on peut donner différentes formes. On peut ajouter un peu d'eau au besoin. En pétrissant, je lui ai donné la forme d'un long cigare plutôt plat. J'ai ensuite découpé le cigare en tranches avec un bon couteau (parce que ça colle assez) puis j'ai finalement coupé mes tranches en deux pour arriver à des semblant de belles petites languettes de viande.

Ensuite, pour un sans-viande style boeuf ça prend:

4t. de bouillon de légumes
1/2t de tamari

4c. à soupe de sauce Worcestershire
2 c. à soupe de poudre d'ail ou d'oignon
1c. à thé de poivre de Cayenne

1/2 c à thé de sauge

Dans une casserole, amener tous les ingrédients du bouillon à ébullition pour ensuite y déposer délicatement les tranches de gluten. Réduite le feu, couvrir et laisser mijoter doucement de 50 à 60 minutes en brassant aux 10 minutes environ. Ne pas s'en faire si le gluten vous semble gonfler beaucoup, ça se résorbe en brassant.

Au bout d'heure, il ne restera pratiquement plus de bouillon. Le sans-viande est prêt à être utilisé. Par contre, si comme moi on aime une texture un peu plus consistante, il est conseillé de placer les tranches de seitan sur une plaque légèrement huilée et d'enfourner environ 30 minutes à 350.

Le seitan se conserve 6 jours au frigo et jusqu'à 6 mois au congélo. C'est un aliment très riche en protéines, peu calorique et qui contient très peu de graisses.

Le livre de Sarah Kramer s'appelle La Dolce Vegan. Compilations de recettes et trucs végétaliens simples.

C'est le troisième d'une trilogie sur la cuisine végétalienne. Il me tarde de trouver les deux autres à la bibliothèque puisque bien que bien fait, La Dolce Vegan n'a pas répondu à toutes mes interrogations. N'empêche ça m'a montré qu'il existait une vie en-dehors du oeufs-lait-fromage de la cuisine végétarienne...

Sarah Kramer est aussi la fondatrice du site GoVegan.net

Quant à moi, ben ciboulot, me voilà à faire mon seitan!

Fiouf.

Je demande bien ce que cela va me prendre pour que j'assume enfin totalement mon côté granol.

dimanche 23 août 2009

Oui, oui.

Ceci n'est pas un montage Photoshop.

Lorsque tôt le matin, encore en pyj, je m'aperçois qu'il n'y a plus de lait. Je fais habiller mes chaperons rouges de fils et les envoie en chercher au dépanneur.

s-a-n-s-a-d-u-l-t-e

Je les envoie tous les trois parce que je me dis que le grand méchant loup préfère sûrement les chaperons rouges uniques qui vont tirer la chevillette. Avec mon trio de fils, quand même, ça lui ferait un méchant contrat au sale loup. M'imaginer sa gueule et je rigole!

Anyway, qu'il se pointe le lupus. La Mama n'est jamais bien loin qui rôde à surveiller de son balcon.



Je sais, mes pantoufles auraient avantage à être renouvelées.

jeudi 20 août 2009

Le lait de Cléopâtre


Pendant nos vacances, ma famille et moi sommes arrêtés dans une petite ferme, pas loin de Saint-Siméon dans Charlevoix: la Ferme de l'Âne du Saint-Laurent. Rassurez-vous, je n'y ai pas acheté de viande d'âne pour compléter mon régime végétarien (quoique, j'imagine bien qu'on mange de l'âne quelque part sur la planète), mais plutôt des savons faits à base de lait d'ânesse.

Deux raisons m'y ont incité:

  • D'abord, paraît que Cléopâtre se baignait dans du lait d'ânesse. Cléopâtre est un personnage historique que j'aime beaucoup et Astérix et Cléopâtre, une des histoires qui ont marqué mon enfance. En d'autres mots, ça me plaît bien de penser que je me rapproche un peu de cette reine séductrice et intelligente.
  • Ensuite, la composition du lait d'ânesse est similaire à celle du lait humain, beaucoup plus qu'a celle du lait de vache. Au 18e et 19e siècles, on donnait du lait d'ânesse aux nourrissons que les mères ne pouvaient allaiter. Les bébés étaient nourris à même le trayon de l'ânesse qui était apparemment bien adapté à la bouche du bébé. Une même ânesse pouvait nourrir jusqu'à trois petits humains.
Ceux qui connaissent mon intérêt pour le lait de femme comprennent donc qu'il n'en fallait pas plus pour que je décide d'acheter des produits offerts par la ferme. Et c'est d'ailleurs sans regrets! Les savons créés pour leur gamme de produits cosmétiques appelée Shamâne sont tout simplement... royaux! Doux, crémeux et mousseux (c'est très important, selon moi, parce que beaucoup de savons naturels ne produisent pas assez de mousse à mon goût!) Il est d'ailleurs possible d'essayer les savons sur place. Dans la savonnerie, on a installé un sympathique comptoir avec savons, chaudières d'eau pour rincer et serviettes à main.

À 7$ la demi-sphère de 80 gr., ce n'est pas donné. Pas question, donc, de laisser mon précieux savon fondre dans la douche à la portée des enfants! Mon savon est bien caché dans l'armoire. C'est mon petit produit de luxe à mon tout seul.

Après tout, il ne peut y avoir qu'une reine dans un foyer, right?

Si vous passez par Saint-Siméon (et plus précisément par Port-au-Persil) je vous suggère fortement de faire un crochet par là. Sinon, il est possible de commander les produits sur Internet.

mardi 18 août 2009

Le paradis ou l'enfer?

J'hésite.

... Lorsque l'on cuisine pour la première fois un dessert des plus cochon
et
que l'on se retrouve ensuite la seule de la smala à le trouver franchement bon, c'est une
bonne
ou une
mauvaise
chose?

Comme je suis la reine des desserts, c'est une situation qui m'arrive régulièrement depuis que je suis prise avec un roi qui n'a pas la dent sucrée. Et pourtant, après toutes ces années, je n'ai toujours pas la réponse à ma question.

Encore cette semaine tiens. Je vois cette recette facile et festive à laquelle je ne peux résister. En plus, j'ai tout sous la main. Alors concocte le dit dessert en imaginant mes frimousses se délectant en me portant aux nues.

Mais non. Tous! Ils le trouve, et je cite : "trop sucré", fin de la citation. Voyons tsé, comme si il existait une telle chose que "trop sucré". Duh!

Mon gène de la dent sucrée s'est perdu quelque part dans le mélange de nos ADN semble-t-il.

*soupir*

Pour me sentir moins seule avec mon moule 8X8 à moitié plein, je laisse la recette ici.

Carrés au beurre d'arachide et chocolat

2 tasses 1/2 de céréales de type Rice Crispies
3/4 de tasse de beurre de pinottes (non sucré, ça doit être ça le truc)
1 tasse de sucre
1/4 de tasse de beurre
1c. à thé de vanille

1 tasse de pépites de chocolat
3 c. à table de beurre

Graisser légèrement un moule 8X8.

Dans une casserole, faire fondre le beurre, le beurre de pi, le sucre et la vanille à feu moyen. Mélanger souvent afin d'éviter que cela ne brûle. Y ajouter les céréales et brasser en retirant du feu jusqu'à ce que le tout soit bien incorporé.
Presser fermement et également le mélange dans le moule 8X8 et réserver.

Dans une petite casserole, faire fondre le beurre et les pépites de chocolat puis verser sur le mélange de céréales en étendant bien pour tout couvrir.

Réfrigérer au moins 1h avant de servir.

lundi 17 août 2009

Voyager, c'est...

Se saucer dans le fleuve en bobettes


Manger en plein air


Regarder un coucher de soleil avec son grand-papa.

Et griller des guimauves.

C'est aussi, errer sans liste dans un épicerie de Rimouski.





Moi aussi, de retour de vacances.

jeudi 6 août 2009

Départ pour l'île



Le temps des vacances.

Une maison. Sur une île. Pas d'épicerie, pas même de dépanneur.

Il y a quand même un plaisir à planifier les repas de vacances pour la smala. Six soupers, six déjeuners, quatre dîners. Le vin, apéro et digestif, le jus, l'eau minérale. Les collations, grand plaisir de grignoter quand bon nous semble. L'air du Fleuve, ça creuse petits et grands estomacs.

Ce qu'on apporte d'ici. Ce qu'on achète sur la route: à l'épicerie, chez les producteurs du coin croisés au petit bonheur du chemin. Ce que nous offriront les pêcheurs de l'île. La liste d'épicerie détaillée, pour ne rien oublier. S'il fallait mon dieu!

Ensuite, demain, les sacs Ziploc plein de farine pour nos crêpes et nos pains. Les fines herbes, l'huile, le vinaigre, mes confitures, bien emballés dans des linges à vaisselle propres et déposés sur ma nappe à carreaux rouges.

Puis enfin, la route qui nous mènera là où nous irons.

Nécessairement on oubliera bien quelque chose. Mais on fera sans. Et je cuisinerai en me rationnant pour qu'à la fin du séjour, on demande aux enfants de prendre encore un autre verre de lait pour réussir à tout vider ce qu'il nous reste en trop et qu'on ne pourra pas rapporter.


On se retrouve de l'autre côté des vacances avec plein de belles tablées. J'espère que votre camping se déroule bien Madeleine.

lundi 3 août 2009

Ôde à la ménagère

Reine et intendante du foyer,
la maman doit pouvoir en contrôler les revenus et les dépenses.
Du maintient de cet équilibre
dépendent la sécurité et la sauvegarde de la f a m i l l e .

Après la messe, la maman se hâte vers la cuisine.
Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien.
De tous les arts domestiques, la cuisine est de loin le plus agréable,
n'est-ce pas messieurs?

On ne prépare pas un repas au hasard.
Il faut un menu bien établi
qui puisse permettre à ces cordons bleus d'observer les lois de l'alimentation!

- Femmes dépareillées, film d'Albert Tessier, 1948


En 1910, le Québec compte quatre grandes écoles ménagères. Elles sont sous le contrôle du ministère de... l'agriculture! En 1937, les 16 écoles ménagères accueillent quelques 230 jeunes filles. Ces écoles proposent un programme qui valorise la vocation de la femme comme épouse et mère.

Dans un autre espace-temps, c'est en 1925 que Marthe Pelland devient la première québécoise à être admise dans une université francophone.
L'histoire ne dit pas si elle savait faire les conserves.